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Par 56 J-G-R-C 77 le 5 Novembre 2015 à 00:24
*POEME D’hierPIRON
1869 - 1773
RONDEAU
Vivent les bruns, en dépit des blondins !
Vive la brune, en dépit de la blonde !
Dans tes tournois, dis nous, dieu des jardins,,
Des deux couleurs laquelle est plus féconde.
En beaux faits d’arme et gentils paladins !
londe aura bien beaux doigts incarnadins,
Blonds auront bien jolis airs grenadins :
Mais quand au point ou ta gloire se fonde,.
V vivent les bruns !
Du ciel un jour laissant les citadins,
Vénus tata des galants de ce monde :
Pour tous les blonds elle n’eut que dédains,
Si qu’on l’ouit, en finissant sa ronde,
Dire tout haut et se plaignant des reins :
Vivent les bruns !
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C
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Par 56 J-G-R-C 77 le 29 Octobre 2015 à 01:40
*POÈME D’hier
Christine de PISAN
1364 – 1430
ma
dOUCE AMOUR
Ma douce amour, ma plaisante chérieMon ami cher, tout ce que je puis aimer,
Votre douceur m’a de tous maux guérie.
En vérité, je vous peux proclamer
Fontaine dont tout bien me vient
Qui en paix comme en joie me soutient
Et dont plaisirs m’arrivent à largesses ;
Car vous tout seul me tenez en liesse.
L’acre douleur qui en moi s’est nourrie
Si longuement d’avoir autant aimé,
Votre bonté l’a pleinement tarie.
Or je dois me plaindre ni blâmer
Cette fortune qui devient
Favorable, si telle se maintient ;
Mise m’avez sur sa voie et adresse,
Car vous tout seul me tenez en liesse.
Ainsi l’amour, par toute seigneurie,
A tel bonheur m’a voulu réclamer.
Car dire puis, sans nulle flatterie,
Qu’il n’est meilleur même en deçà des mers
Que vous, m’amour, ainsi le tient
Pour vrai mon cœur qui tout a vous se tient
Et vers rien d’autre son penser ne dresse,
Car vous tout seul me tenez en liesse.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
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Par 56 J-G-R-C 77 le 22 Octobre 2015 à 00:08
POÈME D’hier
Anonymes
Chanson du
XVIIIe siècle
LA BELLE
EST AU JARDIN
D’AMOUR
La belle est jardin d’amour,
Voila un mois ou six semaines.
Son père la cherche partout,
Et son amant qu’est bien en peine :
Faut demander à ce berger
S’il la pas vue dedans la plaine :
« Berger, berger, n’as-tu point vu
Passer ici la beauté même ?
- Comment donc est elle vêtue,
Est ce de soie ou bien de laine ?
- Elle est vêtue de satin blanc.
Dont la doublure est de futaine.
- Elle est là bas dans ce vallon,
Assise au bord d’une fontaine :
Entre ses mains tient un oison,
La belle lui compte ses peines.
- Petit oison, tu es heureux,
D’être entre les mains de la belle !
Et moi, qui suis son amoureux,
Je ne puis pas m’approcher d’elle.
Faut il être au près du ruisseau,
Sans pouvoir boire a la fontaine ?
- Buvez, mon cher amant, buvez,
Car cette eau là est souveraine.
- Faut il auprès du rosier
Sans pouvoir cueillir la rose ?
- Cueillissez la, si vous voulez,
Car c’est pour vous qu’elle est éclose. »
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
23 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 1 Octobre 2015 à 00:31
POÈME D’hier
Sully PRUDHOMME
1839– 1907
LES YEUX
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux :
Des yeux sans nombre on vu l’aurore :
Ils dorment au fond des tombeaux
Et le soleil se lève encore.
Les nuits plus douces que les jours
Ont enchanté des yeux sans nombre :
Les étoiles brillent toujours
Et les yeux se sont remplis d’ombre.
Oh ! qu’ils aient perdu le regard
Non, non, cela n’est pas possible,
Ils se font tournés quelque part
Vers ce qu’on nomme l’invisible !
Comme les astres penchants
Nous quittent, mais au ciel demeurent.
Les prunelles ont leurs couchants,
Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l’autre coté des tombeaux
Les yeux qu’on ferme voient encore.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
SI NOUS NE SOMMES PAS ENCORE RENTRES
CELA NE DEVRAIT PAS TARDER
10 commentaires -
Par 56 J-G-R-C 77 le 16 Juillet 2015 à 02:24
POEME D’hier
BAUDELAIRE Charles
1821 – 1867
A UNE
PASSANTE
La rue assourdissante autour de moi hurlait,
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant , balançant le feston et l’ourlet ;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide ou germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair… puis la nuit ! – fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrais je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard ! jamais peut être !
Car j’ignore ou tu fuis, tu ne sais ou je vais,
O toi que j’eusse aimée, O toi qui le savais !
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C
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Par 56 J-G-R-C 77 le 2 Juillet 2015 à 02:32
POEME D’hier
JAMMES Francis
1868 - 1938
TU SERAS NUE…
Tu seras nue dans le salon aux vieilles choses,
Fine comme un fuseau de roseau de lumière,
Et les jambes croisées, auprès du feu rose,
Tu écouteras l’hiver.
A tes pieds, je prendrais dans mes bras
tes genoux.
Tu souriras, plus gracieuse qu’une branche d’osier,
Et, posant mes cheveux à ta hanche douce,
Je pleurerais que tu sois si douce.
Nos regards orgueilleux se feront bons pour nous,
Et, quand je baiserais ta gorge, tu baisseras
Les yeux en souriant vers moi et laisseras
Fléchir ta nuque douce.
Puis, quand viendra la vieille servante malade
et fidèle
Frapper à la porte en nous disant : le dîner
est servi,
Tu auras un sursaut rougissant, et ta main frêle
Préparera ta robe grise.
Et tans dis que le vent passera sous la porte,
Que ta pendule usée sonnera mal,
Tu mettras tes jambes au parfum d’ivoire
Dans leurs petits étuis noirs.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
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Par 56 J-G-R-C 77 le 18 Juin 2015 à 02:14
POEME D’hier
Henri de REGNIER
1864 – 1936
LE REPOS
APRES L’AMOUR
Nul parfum n’est plus doux que celui d’une rose
Lorsque l’on se souvient de l’avoir respiré
Ou quand l’ardent flacon, ou son âme est enclose,
En conserve au cristal l’arome capturé.
C’est pourquoi, si j’avais avec fièvre et délice
J’ai senti votre corps renversé dans mes bras
Après avoir longtemps souffert l’acre supplice
De mon désir secret que vous ne saviez pas,
Si, tour à tour, muet, pressant, humble, farouche,
Rodant autour de vous dans l’ombre, brusquement,
J’ai fini par cueillir la fleur de votre bouche,
O vous, mon cher plaisir qui fûtes mon tourment !
Si j’ai connu par vous l’ivresse sans pareille
Dont la voluptueuse ou la tendre fureur
Mystérieusement renaît et se réveille
Chaque fois que mon cœur bat contre votre cœur,
Cependant la caresse étroite, ni l’étreinte
Ni le double baiser que le désir rend court
Ne valent deux beaux yeux dont la flamme est éteinte
En ce repos divin qu’on goûte après l’amour !
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
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