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Par 56 J-G-R-C 77 le 22 Janvier 2012 à 16:00
*POEME D’hier
FRANCOIS VILLON
1431 - vers – 1480
Chanson anonyme en faveur
A la fin du xv ème siècle
L’AMOUR DE MOI
SI EST ENCLOSE
L’amour de moi si est enclose
Dedans un joli jardinet
Où croit la rose et le muguet
Et aussi fait la passerose.
Ce jardin est bel et plaisant :
Il est garni de toutes fleurs :
On y prend son ébattement
Autant la nuit comme le jour.
Hélas ! il n’est si douce chose
Que ce doux rossignolet
Qui chante au soir, au matinet :
Quand il est las, il se repose
Je la vis l’autre jour cueillir
La violette en un vert pré :
La plus belle qu’oncques ne vis,
Et la plus plaisante a mon gré.
Je la regardais une pose :
Elle était blanche comme lait,
Et douce comme un agnelet,
Vermeillette comme une rose.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
16h00
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Par 56 J-G-R-C 77 le 21 Janvier 2012 à 16:00
*POEME D’hier
VOLTAIRE
1694 – 1778
LES DEUXAMOURS
Certain enfant qu’avec crainte on caresse
Et que l’on reconnaît à son malin souris,
Court en tous lieux précédés par les Ris,
Mais trop souvent suivi de la tristesse ;
Dans les cœurs des humains il entre avec souplesse.
Habite avec fierté, s’envole avec mépris.
Il est un autre Amour, fils craintif de l’estime,
Soumis dans ses chagrins,
constant dans ses désirs,
Que la vertu soutien, que la candeur anime,
Qui résiste aux rigueurs et croit par les plaisirs.
De cet Amour le flambeau pet paraître
Moins éclatant, mais ses feux sont plus doux :
Voila le dieu qui mon cœur veut pour maître,
E je ne veux le servir que pour vous.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
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Par 56 J-G-R-C 77 le 20 Janvier 2012 à 10:00
*POEME D’hier
DORAT
1734 - 1780
LES BAISERS :
L’ETINCELLE
Donne moi, ma belle maîtresse ;
Donne moi, disais je, un baiser,
Doux, amoureux, plein de tendresse…
Tu n’osas me le refuser.
Mais que mon bonheur fut rapide.
Ta bouche à peine, souviens t’en,
Eut effleuré ma bouche aride,
Elle s’en détache à l’instant.
Ainsi s‘exhale une étincelle.
Qui, plus que tantale agité,
Je vois, comme une onde infidèle,
Fuir le bien qui m’est présenté.
Ton baiser m’échappe, cruelle !
Le désir seul m’en est resté.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
10h00
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Par 56 J-G-R-C 77 le 13 Janvier 2012 à 10:00
*POEME D’hier
HELENE VACARESCO
1866 – 1947
IL PASSA
Il passa ! J’aurai du sans doute
Ne point paraître en son chemin ;
Mais ma maison est sur sa route,
Et j’avais des fleurs dans la main.
Il parla : j’aurai du peut être
Ne point m’enivrer de sa voix ;
Mais l’aube emplissait ma fenêtre,
Il faisait avril dans les bois.
Il m’aima : j’aurai du sans doute
N’avoir pas l’amour aussi prompt ;
Mais, hélas ! Quand le cœur écoute,
C’est toujours le cœur qui répond.
Il partit : je devrais peut être
Ne plus l’attendre et le vouloir ;
Mais demain l’avril va paraître,
Et, sans lui, le ciel sera noir.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
Collection personnelle
J-G-R-C10h00
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