Par 56 J-G-R-C 77
POEME D’hier
DORAT
1734 - 1780
LES CHARMES
DES BOIS
Que j’aime ces bois solitaires !
Aux bois se plaisent les amants ;
Les nymphes y sont moins sévères,
Et les bergers plus éloquents.
Les gazons, l’ombre et le silence
Inspirent les tendres aveux ;
L’amour est aux bois sans défense ;
C’est aux bois qu’il fait des heureux.
O vous qui, pleurant sur vos chaînes,
Sans espoir servez sous ses lois,
Pour attendrir vos inhumaines,
Tachez de les conduire aux bois !
Venez aux bois, beautés volages ;
Ici les amours sont discrets :
Vos sœurs visitent les ombrages,
Les grâces aiment les forets.
Que ne puis je, aimable Glycère,
M’y perdre avec vous quelquefois !
Avec la beauté qu’on préfère
Il est si doux d’aller aux bois !
Un jour j’y rencontrai Thémire,
Belle comme un printemps heureux :
Ou son amant, ou le zéphire
Avait dénoué ses cheveux.
Je ne sais point quel doux mystère
Ce galant désordre annonçait ;
Mais Lycas suivait la bergère,
Et la bergère rougissait.
Doucement je l’entendis même
Dire au berger plus d’une fois :
O mon bonheur ! O toi que j’aime !
Allons toujours ensemble au bois.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
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