Par 56 J-G-R-C 77
*POEME D’hier
REGNARD
1655 – 1709
SUR LE MARIAGE
En ce temps malheureux, ou tout le genre humain,
La flamme et le fer a la main,
Ne travaille qu’à se défaire,
On ne saurait trop honorer
Ceux qui, d’humeur plus débonnaire,
Ne cherchent qu’à le réparer
L’hymen pour repeupler la terre,.
Au lieu d’un vain honneur que vous offre la guerre,
Vous donnera de vrais plaisirs.
On ne trouvera point votre nom dans l’histoire :
Mais vivre au gré de ses désirs
Vaut bien mieux qu’une mort avec un peu de gloire.
^pour être heureux époux, soyez toujours amant,
Que, bien plus que le sacrement,
L’amour à jamais vous unisse ;
Et pour faire durer le plaisir entre vous,
Que se soit l’amant qui jouisse
De tout ce qu’on doit a l’époux.
Pour vivre sans débat dans votre domestique,
Vous n’avez qu’un moyen unique ;
Et je vais vous le découvrir.
Ne vous entêtez point d’être chez vous le maître :
Mais si l’on veut bien le souffrir
Contentez vous de le paraître.
Quoi qu’on vous vienne débiter,
Que rien ne vous fasse douter
Que votre épouse est toujours sage ;
Car, sans cet article de foi,
Qu’on doit croire toujours, et souvent malgré soi,
Point de salut en mariage.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
collection personnelle
J-G-R-C
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