Par 56 J-G-R-C 77
*POEME D’hier
SAMAIN Albert
1858 – 1900
L’HERMAPHRODITE
Vers l’archipel limpide, où se mirent les iles,
L’hermaphroditenu, le front ceint de jasmin,
Epuise ses yeux verts en un rêve sans fin ;
Et sa souplesse torse empruntée aux reptiles,
Sa cambrure élastique, et ses seins érectiles
Suscitent le désir de l’impossible hymen.
Et c’est le monstre éclos, exquis et surhumain,
Au ciel supérieur des formes plus subtiles.
La perversité rode ce ses courts cheveux blonds.
Un sourire éternel, frère des soirs profonds,
S’estompe en velours d’ombre à sa bouche imbigùe :
Et sur ses pales chairs se traîne avec amour
L’ardent soleil païen, qui l’a fait naître un jour
De ton écume d’or, o beauté suraiguë.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
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