Par 56 J-G-R-C 77
*POEME D’hier
BAUDELAIRE Charles
1821 – 1867
PARFUM
EXOTIQUE
Quand, les yeux fermés, en un soir chaud d’automne,
Je respire l’odeur de ton sein chaleureux,
Je vois se dérouler des rivages heureux
Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone ;
Une île paresseuse ou la nature donne
Des arbres singuliers et des fruits savoureux :
Des hommes dont le corps est mince et vigoureux,
Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne.
Guide par ton odeur vers de charmants climats,
Je vois un port rempli de voiles et de mats
Encor tout fatigués par la vague marine.
Pendant que le parfum des verts tamariniers,
Qui circule dans l’air et m’enfle la narine,
Se mêle dans mon âme au chant des mariniers.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C
12h00
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