Par 56 J-G-R-C 77
* POÈME D’hier
JAMMES Francis
1868 - 1938
TU SERAS NUE…
Tu seras nue dans le salon aux vieilles choses,
Fine comme un fuseau de roseau de lumière,
Et les jambes croisées, auprès du feu rose,
Tu écouteras l’hiver.
A tes pieds, je prendrais dans mes bras tes genoux.
Tu souriras, plus gracieuse qu’une branche d’osier,
Et, posant mes cheveux à ta hanche douce,
Je pleurerais que tu sois si douce.
Nos regards orgueilleux se feront bons pour nous,
Et, quand je baiserais ta gorge, tu baisseras
Les yeux en souriant vers moi et laisseras
Fléchir ta nuque douce.
Puis, quand viendra la vieille servante malade
et fidèle
Frapper à la porte en nous disant : le dîner est servi,
Tu auras un sursaut rougissant, et ta main frêle
Préparera ta robe grise.
Et tans dis que le vent passera sous la porte,
Que ta pendule usée sonnera mal,
Tu mettras tes jambes au parfum d’ivoire
Dans leurs petits étuis noirs.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J G R C
10h00
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