Par 56 J-G-R-C 77
POEME D’hier
GENTIL BERNARD
1710 – 1775
TA BOUCHE
EST PARFUMEE
Dieu que ta bouche est parfumée !
Donne moi donc vite un baiser.
Encore un, o ma bien aimée.
De quel feu dévorant je me sens embraser !
Prends ! sois heureux : en voila vingt bathile,
En voila trente, en voila cent en sus.
Est-ce assez ? - non. - je t’en donne encore mille.
Es tu content ? - las je brûle encore plus !
Et combien donc, Ingrat, pour apaiser ta flamme
Te faut il aujourd’hui de baisers amoureux?
Autant répondis je, o mon âme,
Que septembre mûrit sur les coteaux pierreux
De Pomar ou d’Artois, de raisins savoureux :
Autant qu’on voit d’épis jaunissants dans la plaine,
Ou de grains entassés dans le sable des mers ;
Autant qu’on voit briller dans une nuit sereine
D’étoiles, de soleils et de mondes divers.
Quand tu m’en donnerais dès la naissance aurore,
Quand tu m’en donnerais jusqu‘au déclin du jour,
Plus altéré, le soir, le soir, mourant d’amour,
Je t’en demanderai encore.
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C
D 12-05-2016
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