Par 56 J-G-R-C 77
POÈME D’hier
Louise LABÉ
1524 – 1566
Sonnets
O beaux yeux bruns, O regards détournés,
O chauds soupirs, O larmes épandues,
O noires nuits vainement attendues,
O jours luisants vainement retournés.
O triste plainte, O désirs obstinés,
O temps perdus, O peines dépendues (1),
O mille morts en mille rets tendues,
O pires maux contre moi destinés.
O ris, O front, cheveux, bras, mains et doigts,
O luth plaintif, viole, archet et voix,
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !
De toi me plains que tant de feux portant,
En tant d’endroit, d’iceux mon cœur tâtant,
N’en n’est sur toi volé quelque étincelle.
(1) Dépensées
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-
24/11/2016
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