POÈME D’HIER
Georges BRASSENS
VÉNUS
CALLIPYGE
(Chanson)
Votre dos perd son nom avec si bonne grâce
Qu’on ne peut s’empêcher de lui donner raison
Que ne suis-je Madame un poète de race
Pour dire à sa louange un immortel blason
(Bis)
En le voyant passer j’en eus la chair de poule
Enfin je vins au monde et depuis je lui voue
Un culte véritable et quand je perds aux boules
En embrassant Fanny je ne pense qu’à vous
(Bis)
Pour obtenir Madame un galbe de cet ordre
Vous devez torturer les gens de votre entour
Donner aux couturiers bien du fil à retordre
Et vous devez crever votre dame d’atours
(Bis)
C’est le duc de Bordeaux qui s’en va tête basse
Car il ressemble au mien comme deux gouttes d’eau
S’il ressemblait au votre on dirait quand il passe
C’est un joli garçon que le duc de Bordeaux
(Bis)
Ne faites aucun cas des jaloux qui professent
Que vous avez placé votre orgueil un peu bas
Que vous présumez en somme de vos fesses
Et surtout par faveur ne vous asseyez pas
(Bis)
Laissez les raconter qu’en sortant de calèche
La brise a fait voler votre robe et qu’on vit
Écrite dans un cœur transpercé d’une flèche
Cette expression triviale : « A Julot pour la vie »
(Bis)
Laissez les dire encor qu’à la cour d’Angleterre
Faisant la révérence aux souverains anglois
Vous etes patatras tombée assise à terre
La loi de la pesanteur est dure mais c’est la loi
(Bis)
Nul ne peut aujourd’hui trépasser sans voir Naples
A l’assaut des chefs d’œuvre ils veulent tous courir
Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables
Voir votre académie Madame et puis mourir
(Bis)
Coda
Que jamais l’art abstrait qui sévit maintenant
N’enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps ou les faux culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité
Diffusion François Beauval
1ér trimestre 1975
J-G-R-C-